Au préalable, rappel des points essentiels du "Préambule" précédemment envoyé aux membres.
- Nous visons à proposer un matériel législatif propre à instaurer un lien de confiance entre les Forces de l'ordre et les citoyens, confiance construite sur un respect mutuel.
- La spécificité de notre réflexion consistera à s'appuyer sur les analyses existantes – et leur synthèse – pour permettre aux législateurs la rédaction de propositions de loi réduisant l'impunité de fait dont bénéficient les Forces de l'ordre.
- Ainsi la recherche de solutions pratiques nous occupera-t-elle en priorité, appuyée sur un état des lieux amplement réalisé.
- Le travail n'a pas vocation à être rendu publique avant son aboutissement. Toute communication extérieure mentionnant un ou des noms des personnes associées réclamerait leur assentiment.
- La première phase du travail consistera à rassembler les matériaux nécessaires à la rédaction de propositions de loi.
Une seconde phase, plus spécialement en lien avec les équipes des parlementaires, élaborera une stratégie permettant que prospère une ou plusieurs de "nos" propositions de loi.
- La contribution attendue des participants au groupe de réflexion peut schématiquement recevoir deux déclinaisons, selon les points considérés. Soit la synthèse d'une analyse approfondie. Soit un avis voire une information particulière.
- Sur chacun des points examinés - sans nécessairement suivre la chronologie de la "gestion" d'un dysfonctionnement - OdL rassemblera l'essence des analyses reçues, voire celles d'entités non-associées à nos travaux. Le document sera envoyé à l'ensemble du groupe à fin de commentaires. Progressivement se dessineront les contours d'une proposition au plus proche d'un consensus.
Feuille de route
Rechercher comment s'installe l'impunité, pour ensuite voir comment en diminuer l'impact, relève, dans notre étude commune, des chapitres suivants :
- En amont, la plainte et l'enquête
- En aval, la décision judiciaire ou disciplinaire.
- Les réformes souhaitables – avec au cœur l'organe d'investigation.
1 / La plainte
- Difficultés liées au dépôt de plainte : Menaces verbales, intimidation, dissuasion via "outrages et rébellion", pusillanimité des avocats etc.
- La preuve : Identification de l'auteur du dysfonctionnement allégué. Rio. Menaces apparues contre le droit de prises de vue par le public. Bons ou mauvais usages de la caméra-piétons, de la vidéo en garde-à-vue. Réception et traitement des témoignages des parties.
Plus généralement, obstacles à la manifestation de la vérité, et moyens de les lever.
2 / L'enquête
- Déroulement de l'enquête.
- Vices et vertus des organes : DGPN, DGGN, Enquêteurs de la Police et de la Gendarmerie, Défenseur des droits. Fonctionnement, statistiques, forces et faiblesses. Poids des syndicats ; rôle du Ministère de l'Intérieur.
- Exemples pris à l'Étranger.
3 / La décision (disciplinaire et/ou judiciaire)
- Considérer, la nature des dysfonctionnements et les décisions qui y sont majoritairement attachées.
- Éléments constitutifs d'impunité.
Circonstances atténuantes substituées aux circonstances aggravantes dues à la qualité de fonctionnaire d'autorité, préséance donnée à la parole d'un assermenté à celle d'un simple citoyen, instruction traînant des années, légitime défense hissée au rang de statut du Commandeur. Consanguinité, connivence, complaisance… Sinon toujours, du moins trop souvent. Etc.
4 / Perspectives d'une réforme source d'équité.
Voici, pour combattre le sentiment d'impunité des pistes, dont il faudra étudier l'intérêt et la faisabilité.
- Un organe d'enquête réformé : Partiellement ou totalement indépendant de l'Intérieur et de la Chancellerie ? À pouvoir de sanction au moins conservatoire ? Offrant un rôle à la société civile, au milieu associatif ? Des instances d'enquête étrangères peuvent-elles servir d'exemples ?
- Des décisions éclairées et responsables (ce qui signifie prises dans l'indépendance) :
. Un rapport public des IGPN et IGGN détaillant annuellement les sanctions.
. Une saisine du Conseil Supérieur de la Magistrature par le justiciable réellement efficace **
. La possibilité pour la partie civile d'interjeter appel des dispositions pénales d'un jugement concernant un membre des Forces de l'ordre.
. La séparation des carrières du parquet et du siège.
. Le rattachement des poursuites pour dysfonctionnements et celles pour outrage et/ou rébellion qu'elles ont pu susciter.
D'autres pistes peuvent évidemment s'envisager.
* Par Forces de l'ordre, nous entendrons les services de Police nationale ou municipale, et de Gendarmerie (dévolues à la gestion de foule, à la voie publique, à l'enquête etc.), à l'exclusion - pour le moment au moins - du personnel pénitentiaire et des services de sécurité privée.
** Depuis 2011 et l'ouverture au justiciable de la saisine du CSM en formation disciplinaire, quelque 2 000 plaintes ont généré… 0 sanction. La quasi impunité (civile, disciplinaire et de facto pénale ) du magistrat a lien avec celle consentie aux Forces de l'ordre.